Le jour où elle apprend qu’il lui reste moins de douze mois à vivre, Jeanne réalise qu’elle n’aura rien transmis de l’essentiel à son fils, Quentin, adolescent privilégié obnubilé par son téléphone, fils d’un producteur de télé dont la devise «  more trash more cash  » a fait le succès. Sans avertir quiconque, elle kidnappe Quentin pour le ramener là où, au même âge, son père lui a appris un autre sens de l’existence, fondé sur l’humilité, le courage et l’entraide  : dans la forêt de son enfance.
Elle y retrouve la maison de famille, ancien relais de chasse depuis investi par son ami d’enfance, Mathias Tabareau, devenu garde forestier. Avec son aide et celle de son épouse, Kristell, infirmière intègre, à la fois rude et tendre, elle va puiser dans ses dernières forces pour lui apprendre ce qu’aucun réseau social ou show télévisé ne pourrait lui enseigner  : savoir vivre dans une forêt millénaire où la sécurité de chacun dépend de l’unité de tous  ; en voir la beauté, en respecter les règles, en accepter les dangers  ; s’y repérer et s’y oublier pour mieux s’y retrouver. Leur destin croisera la trajectoire d’une famille de migrants venus de loin, ayant tout perdu, qui achèvera de montrer à Quentin la vie telle qu’elle peut être aussi. Mais peut-on changer un adolescent biberonné à des valeurs contraires  : succès, argent et gloire  ? Lui reste-t-il assez de temps  ?
Haletant, profond et habité, Soleil Invaincu confirme le flamboyant talent d’Emilie Guillaumin et nous entraine dans la dernière course d’une mère pour offrir à son fils la possibilité d’habiter autrement le monde qu’elle va quitter. Elle signe un bouleversant roman dont le lecteur ne peut tourner la dernière page sans se demander à son tour  : et moi, que vais-je léguer  ?