La Révolution fasciste est parue l'année de la mort de George Mosse. L'ouvrage rassemble quelques essais importants de l'auteur et constitue une véritable tentative de formuler une théorie générale du fascisme. Dans ce livre, Mosse rejette l'idée que le fascisme s'est imposé en Europe par la force et la terreur et qu'il s'est maintenu par la propagande glorifiant le leader. L'aspect le plus original de son approche est l'analyse du caractère séducteur (fascism appeal) et attractif des fascismes (Mosse ne confond pas les différentes formes de fascismes). En rappelant les origines révolutionnaires des fascismes, la forte charge utopique, la prétention d'offrir une « troisième voie » entre le marxisme et le capitalisme, la célébration de la communauté nationale, la réactivation des mythes romantiques et mystiques, l'exaltation du mouvement et de la vitesse, en expliquant la manipulation des images de la beauté masculine, Mosse éclaire les fondements symboliques et idéologiques des fascismes qui ne représentent pas pour lui un égarement passager de l'Occident mais une réponse à la situation historique synthétisant divers courants de pensée qui hantent l'Europe contemporaine.